dimanche 15 mai 2011

L'homme qui disait tout haut ce que les tunisiens pensaient tout bas !

Je vous livre ici un extrait modifié mais fidèle dans l'esprit au texte original, d'une lettre ouverte publiée par Houcine Mhamdi président du Congrès Démocrate Social, cinq ans avant la chute du dictateur Ben Ali. 

Vous y découvririez un visionnaire, un vrai militant un homme de convictions.


En effet, après le 14 janvier, les «pseudo-opposants» sont devenu légion, chaque jour qui passe nous amène son lot de pseudo-révolutionnaires, certains même se sont permis de décréter qu'ils ont contribué à la chute de la dictature alors qu'ils étaient planqués dans les capitales occidentales et chouchoutés par les pétrodollars !


Houcine Mhamdi a mené sans répit un combat contre la dictature de Ben Ali; sans aucune langue de bois, ni quelconque hypocrisie, comme certains qui se prétendaient opposants et appelaient en même temps à soutenir la candidature de Ben Ali ; je ne les nommerai pas, ils se reconnaitront !

L’homme est mon ami, le politique est mon modèle, et si j’ai décidé de rejoindre le Congrès Démocrate Social et d’avoir l’honneur d’être parmi ses fondateurs, c’est parce que je crois dur comme fer, que «tout projet politique est tributaire d’un style, d’un homme et d’une morale» (Houcine Mhamdi mars 2006).  


Bonne lecture !

                                                                                                                                                                                            Sami Abid




TUNISNEWS 6 ème année, N 2125 du 17.03.2006  archives : www.tunisnews.net    
Lettre ouverte de Houcine Mhamdi à Stephen Hadley conseiller à la sécurité nationale des États-Unis auprès du président George W. Bush.


Stratégie de liberté avec les mêmes dictateurs ?   






Monsieur Hadley,

Pour nous les tunisiens, le 20 mars 2006 ça nous fera un demi-siècle que nous attendons d'avoir un président élu !

J'aime la Tunisie, je fais confiance aux États-Unis.

Veuillez, prendre acte que ça fera bientôt cinq ans depuis le 11 septembre 2001, que vous parliez, en tant que responsables américains, de la liberté, de la démocratie, et pourtant tous les dictateurs sont encore là !   

Est-ce que ces dictateurs ont-ils laissé se développer des partis politiques sérieux ? Des associations et organisations représentatives de la société civile ? Une justice indépendante ? Des élections libres, justes et transparentes? Des institutions dignes de ce nom ? La réponse est NON !    

Pour ces valeurs de liberté et de démocratie, des américains et américaines ont sacrifié leurs vies ! Que ces sacrifices donnent au monde un nouveau visage. 

Personnellement, je milite pour la liberté, et je pense, que la stratégie annoncée hier par vous-même lors de votre conférence ne se réalisera jamais tant que des dictateurs tels que Ben Ali et Moubarak seront toujours là.    

C’est une parodie de démocratie avec des politiques à la tête de partis fictifs, des associations qui gravitent autour des dictateurs, ou à la rigueur, des indépendants qui ne présentent aucun danger sur les dictateurs. 
   
Je le réitère, la dictature est la chose la plus ignoble et la plus odieuse qu'on peut offrir aux peuples. 

Monsieur Hadley,

Veuillez, s’il vous plaît, être du coté des peuples.

Veuillez, nous laisser dire au monde, avec des preuves, ce qui en est de notre régime en Tunisie.  

Je n'arrive pas à faire entendre ma voix, c’est une mascarade.   

Nous vivons une dictature terrible ! 

Ne nous parlez plus de démocratie, de droits de l'homme, de liberté, etc.

Quant aux «opposants » qui vivent à l’étranger, j'ai vraiment pitié pour eux. Il leur suffit de lire mes écrits et notamment mes livres pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la dictature, mais apparemment, ces pseudo-politiciens n’ont rien compris ou plutôt ne veulent pas comprendre.

Pour ma part, j’aime les défis, et mon combat a été bien lancé, la liberté triomphera.

Né en Tunisie, en 1958, juriste de formation, père de deux enfants, j’ai assumé des responsabilités importantes durant seize ans au sein de l’état tunisien, qui ont été toutes consacrées à la lutte contre la corruption d'une part et à contribuer par mes idées à lancer la Tunisie sur la voie de la démocratisation et de la liberté.    

Ce combat a été dur et m’a énormément coûté sur tous les plans, ainsi qu'à ma famille.

J'ai envoyé des dizaines de lettres au dit président de Tunisie, espérant attirer son attention sur l'état mafieux et la fraude qui ruinent le pays.    

Bref en août 2003 je quitte même la fonction publique pour continuer ma lutte, cette fois-ci comme indépendant, et se préparer aux élections présidentielles d'octobre 2004.    

Effectivement, j'ai annoncé ma candidature le 9 mars 2004.

J'ai contacté pratiquement toutes les ambassades occidentales (à l'exception de la France) afin que leurs responsables prennent acte de ma candidature, vu que tous les médias tunisiens m’ont ignoré.

En Septembre 2004, j'ai formulé des contestations relatives a la candidature du dit président, vu que cette candidature est proposée par des députés qui n'ont jamais été élus par les tunisiens et les tunisiennes.    

Les élections se sont déroulées comme les précédentes, et aucun pays occidental, n’a mentionné mes contestations bien fondées, ni les moindres allusions à cette  mascarade qui se répète en Tunisie !

Bien au contraire, le président français, l’émir du Qatar, Berlusconi, etc., ont téléphoné à Ben Ali pour le féliciter pour sa victoire écrasante ! Sur qui ? Sur la démocratie…  

Ces félicitations précipitées sont venues tôt pour couper court à toute tentative de contestation.

En Tunisie, la junte corrompue à l'image de celle qui se trouve en Égypte, en Libye et j’en passe, bénéficie d’une protection occidentale.

J'ai publié un bouquin sous le titre « Document historique sur l'état d'inertie en Tunisie » dans sa version modifiée  le 3 mars 2005, j’y ai mentionné à l’avance les résultats des élections municipales qui se déroulaient le 8 mai 2005 !    

Comme lors des présidentielles, les résultats sont prêts 3 mois avant le jour J ! 

Depuis le 10 novembre j'ai pris la tête de la direction de tunisnews (un site renommé et crédible) et j’ai publie deux articles en moyenne chaque semaine. Depuis la police de Ben Ali conjugue ses efforts avec la pseudo-opposition pour me discréditer.

Du 24 novembre au 15 décembre 2005, j'ai publié un livre sur les colonnes de tunisnews, dans lequel j'ai mentionné toutes sortes de fraudes, documents à l’appui.

Je suis un homme de conviction, d'idées et non de pouvoir; j'aime les défis, et je continuerai à mener mon combat pour la liberté et la démocratie.  

Ainsi, le jour où les hommes et les femmes auront compris que le temps des dictatures est révolu, la liberté dans le monde arabe sera la chose la plus réclamée.    

Personnellement et en connaissance de cause, je pense qu’ici la junte de la Tunisie touche a sa fin, et c'est pour cela, que j'ai accentué, mes écrits  avec des preuves irréfutables.

Le 21 février 2006, j’ai réussi à publier 10 copies d'un second livre (faute de moyens financiers) dénonçant la corruption et j'ai lancé dans tous les pays occidentaux une demande de soutien afin que je puisse le publier à grande échelle, mais j’attends encore !

Ce livre s’adresse au monde occidental et leur dit :

  • Faites le choix entre la dictature et la liberté. La balle est dans votre camp, sachant bien que je connais qui fait quoi ! Notre problème, en Tunisie, en Égypte, réside chez les occidentaux et non chez les tunisiens. Personne n'aime la violence, les fraudes, veuillez lever la main et on fera sortir ces criminels de notre pays.  
  • Vous soutenez, ce criminel c'est votre choix, au nom de la liberté, laissez nous dire les vérités en présence des dictateurs, vous êtes des pays de démocratie n'est ce pas ?

Monsieur Hadley

Toute Stratégie, est tributaire, d’un style, d’un homme et d’une morale. Les régimes arabes sont basées, conçus, et gérés par des dictateurs et corrompus.

Jamais à travers le monde arabe, un corrompu, n'a cédé le pouvoir ou laisser émerger La moindre expérience démocratique. 

L'histoire est là !       

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